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 brume légère (edme)

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GABRIEL
GABRIEL
△ au fait, je t'aimais.



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MessageSujet: brume légère (edme)   brume légère (edme) Empty18.08.17 23:26


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EDME AGORA GREENFIELD
la faiblesse incandéscente
« tout ce que je sais c'est que la vie est une succession de choix qu'il faut savoir assumer ensuite. » j.dicker
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Dernière édition par GABRIEL le 18.08.17 23:37, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: brume légère (edme)   brume légère (edme) Empty18.08.17 23:32


01. CE CHOIX QUI N’EST PAS TIEN
Ses doigts se crispent contre la coupe en cristal, son souffle se bloque dans sa poitrine. L’espace d’une seconde, la jeune femme se revoit, le corps submergé par l’eau glacé, l’air qui brule à l’intérieur de ses poumons. Le manque, le manque absolu et insupportable. La mort qui s’infiltre, se glisse et rafle sur son passage l’espoir. Noyade en air libre, noyade de désespoir. Ses pensées s’entrechoquent à mesure qu’elle se sent privée d’oxygène.

« Edme, est-ce que tu m’entends ? ». La voix de son père l’a ramène à la réalité. L’océan n’existe plus, ne l’entoure plus. Ce n’est plus lui qui tente de l’engloutir. Une gorgée d’air pur la pénètre, nourris son cerveau vide de toutes pensées rationnelles. Ses iris bleutées parcourt le salon familial, la richesse du lieu l’a frape une fois encore. Dehors la misère sévit, ici le faste survit. Mais à quel prix... « Edme, je t’en pris, dis quelque chose ». La main gauche tremble, le verre sursaute. La jeune fille ne peut s’empêcher de fixer d’un œil hagard le vin frétillant qui s’agite dans la coupe. Que pourrait-elle répondre ? Les mots lui brulent les lèvres presque autant que les larmes qui perlent dans son intérieur. Non. Voilà, ce qu’elle rêve d’hurler à ces gens qui la fixent avec espoir et affection. Non, elle ne veut pas épouser un homme qu’elle n’aime pas alors que son cœur bat secrètement pour un autre.

Les yeux s’embrument, se voilent de larmes. Impossible à contenir, impossible. « S’il vous plait », chuchote-t-elle en tendant la main vers sa mère. Cette femme qui son existence durant à tout fait pour l’aider à être heureuse, qui l’a soutenu en toutes circonstances, qui écoutait ses secrets d’enfants un peu trop discrète et un peu trop seule. Cette mère qui n’ignorait pas son amour passionné pour un autre sorcier, son amour inavoué pour cet ami qui n’en était pas vraiment un, son amour vrai et authentique. Cette mère qui détourne le regard et qui d’une voix glaçante lui rappelle que leur famille est en péril, qu’elle est la sœur de son frère, qu’elle est la fille de son père, qu’elle n’a tout simplement pas le choix. « Tu dois le faire Edme, tu le dois », conclu-t-elle avec force en se saisissant de sa main.

Poupée de sacrifice. Elle n’était donc rien d’autre à leurs yeux qu’un moyen d’éviter la disgrâce. Le fracas de ses illusions n’avait pas de limite. Cette famille dont elle avait toujours senti l’amour n’était donc en réalité qu’un mensonge. Sa bulle de naïveté lui explosait au visage, lui brisait les rêves. « Je le ferai », répondit l’ancienne douceur en arrachant sa main de l’emprise de sa mère. Ses rêves et certitudes se fracassaient contre la réalité froide et nue : l’amour ne suffisait pas à combler les frasques de son frère. Elle se faisait crucifier pour la gloire d’un blason. « Caleb partira pendant plusieurs mois, rien ne se fera tout de suite Edme, tu peux encore vivre ta vie ». Un rire cynique s’échappa de ses lèvres roses pâles pour la première fois de sa vie tandis qu'elle faisait volte face et quittait avec précipitation le manoir familial.


A jouer les poupées bonne à jeter, elle se sentait presque s’oublier dans l’élan de fureur qui l’a terrassait. Une brume légère soufflait un vent dévastateur sur l’existence fragile de la sorcière aux cheveux de feu.


02. CET HOMME, CE LIEN : CHAGRIN
Les mois étaient devenus des années, une puis deux. Sa vie s’était écoulée sans que rien ou presque ne change réellement. Caleb lui avait glissé un anneau au doigt, avec fureur, le regard luisant de reproche et puis il était parti. Les libérant l’un comme l’autre. Et aujourd’hui, il était de retour.

Sourire crispée dans le reflet du verre polie qui lui faisait face. Hors de sa chambre, elle entendait Caleb se déplacer dans la maison. Elle sentait sa présence comme une ombre oppressante, elle retenait son souffle à chaque fois que leurs regards se croisaient. Caleb allait devenir son mari, il était supposé être l’autre partie d’elle-même – aussi forcée soit-elle. Pourtant, il lui fallait bien reconnaître que son fiancé l’effrayait. L’Edme le sentait, il peinait à supporter sa simple vue par moment, la fureur qui l’habitait lorsqu’ils prenaient parfois possession d’une pièce en même temps n’avait pas d’égale. Fébrile, elle essayait pourtant de faire bonne figure malgré sa propre fureur devant cette situation, malgré les regards de tous sur cet anneau à son doigt depuis deux ans déjà, malgré les questions sur son futur époux. Poussant un soupire las, la rousse tenta de se rappeler d’un temps plus clément où Caleb aurait presque pu être son ami, ils échangeaient des politesses lors des soirées mondaines où elle était forcée d’assister, il lui souriait avec un clin d’œil malicieux lorsque sa mère se plaignait de son absence de fiancé et qu’elle-même parlait de sa future carrière de médecin. A l’époque, la blouse blanche battait l’anneau dorée. Oui, Caleb et elle aurait pu être tant de chose …

La tendre et douce jeune femme qu’elle était encore il y a deux ans avait cessé d’exister. On lui avait arraché sa quiétude, sa vie pour laquelle elle avait si durement bataillé et on l’avait précipité dans un monde affreux où seul comptait les ouï-dire des biens pensants de la haute classe magique. L’Edme avait cessé d’être une braise timide pour devenir une flamme brillante. La haine qui l’habitait depuis deux années envers son frère et ses parents l’avait à la fois nourrie et transformée. S’il n’était pas dans ses habitudes de se battre, elle avait apprit à devenir une guerrière. Elle avait apprit à ignorer la boule au creux de son estomac, monstre d’angoisse, qui se blotissait contre ses entrailles à chaque fois qu’elle songeait à la perte absolue de contrôle qu’elle subissait. Edme était devenu une femme différente en apparence, plus froide, plus hautaine : plus sang-pur.

D’un coup de baguette magique, la jeune médecin réarrangea le chignon qu’elle portait pour aller à l’hôpital et en profita pour jeter un sort de maquillage plus soutenu ; nul ne devait penser qu’elle avait pleuré toute la nuit en pensant à l’homme qui dormait à quelque mettre à peine d’elle. Chaque jour elle s’ornait d’une cape de mensonge et d’illusion, elle prétendait être ce qu’elle n’était pas.

Elle poussa la porte de sa chambre, descendit avec un calme qu'elle était loin de ressentir les marches de l'escalier et en se saisissant de son manteau, lança avec une voix qui se voulait naturelle « Bonne journée Caleb !» puis elle s'empressa de transplanter à l’hôpital. Elle avait hâte de rejoindre ce monde aseptisé, ce monde où elle était elle même et où elle avait le loisir d'admirer l'homme qu'elle aimait réellement dans le secret de son coeur.  

03.  LE COUP FATAL, BANAL  
Une minute, juste une minute. Le cœur au bord des lèvres, les palpitations résonnaient dans tout son corps. Sourire crispé, vision brouillé. L’horreur n’avait-elle donc pas de limite ? Paroles qui s’échappent sans mot, félicitations à la con. Sincérité en carton.

Une seconde, juste une seconde. Les pas qui frappent le sol, avec incertitude au début, le pas chancelant, le pas bancal. Et puis la course folle dans les couloirs blanchâtres, la course effrénée. La nausée qui revient, la bile qui brûle tout sur son passage. La peine qui effleure son âme au plus profond d’elle-même.

Elle pousse la porte avec fracas, le vent frais de cet été raté qui gifle le visage tandis qu’elle s’éloigne de l’hôpital a grand pas. C’est impossible qu’elle se répète, ce n’est pas arrivé. Et pourtant, c’est bel et bien lui qui est venu dans sa blouse plus blanche que les autres, avec ce sourire plus charmeur que d’habitude s’assoir à sa table tandis qu’elle n’avait que dix minutes pour avaler un sandwich à l’air rassis. Il lui avait dit avoir une nouvelle incroyable, et pour l’être elle l’était. L’Edme peinait à y croire. L’univers tout entier lui en voulait, son frère lui ôtait à jamais toutes chances d’être heureuse. Connard égoïste, rouquin mal élevé. Mais son frère n’était pas là et c’était l’homme de sa vie, l’unique amour qu’elle est jamais connu qui lui avait annoncé fièrement et avec une joie sans pareil qu’il allait se marier. « Comme toi », qu’il avait dit, comme elle de quoi ?

Tournant sur elle-même, Edme tentait de rassembler ses idées, de conserver ses pensées. Le désespoir l’a terrassait. Il fallait qu’elle s’échappe, qu’elle rentre, qu’elle se terre et oublie une seconde que sa vie n’avait plus le moindre sens. Elle enverrait un hibou, oui elle enverrait un hibou.

La brume légère recouvrait l’entièreté de son existence : le présent comme l’avenir, le réel comme le virtuel. Il ne lui restait rien pour s’évader aujourd’hui. Petite flamme brule doucement, elle se consume.  


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